Un roman, ça se prépare

Nous croyons à tort que l’écriture d’un roman est seulement une oeuvre de création pure, sans contrainte. Non. L’écriture comme toute oeuvre de création demande organisation et rigueur. Et la préparation d’un roman, d’une nouvelle n’échappe pas à cette contrainte. La première preuve de crédibilité pour votre lecteur et de savoir où vous allez, au risque sinon de l’ennuyer d’emblée et de le perdre.

Ainsi, organisez-vous et préparez-vous. Cette phase de préparation en amont de l’écriture est primordiale, Elle donnera un cadre qui facilitera l’écriture et la cohérence de votre écrit. Alors, de quoi s’agit-il? La phase de préparation passe par plusieurs étapes.

 L‘idée

On pense aussi à tort qu’elle est difficile à trouver. Là encore, non. Dans notre environnement, notre vécu, les idées pullulent. Cherchez autour de vous, et, pour vous aider, vous pouvez utiliser des thèmes universels dans lesquels votre idée pourrait s’inscrire : l’amour, la haine, l’amitié, la vengeance, la famille, etc. Par ailleurs, votre idée ne sera pas la même si vous l’écrivez dans tel ou tel genre. Pensez-y aussi.

Certains, désirant écrire, pensent qu’ils n’ont pas d’idée. C’est faux. À cela sans doute, deux croyances : celle du jugement sur soi, trop sévère, et celle de la comparaison. Ne vous comparez pas aux grands écrivains, inspirez-vous-en plutôt. Si vous le souhaitez, bien évidemment. Cela fera d’ailleurs l’objet d’un article en particulier. En définitive, trouvez votre propre chemin. Quant à son propre jugement, évacuez les pensées négatives qui vous empêchent d’avancer et dîtes-vous aussi que les meilleurs idées sont souvent les plus simples.

Une fois que vous tenez votre idée, vérifiez si elle peut s’inscrire dans un roman. La validité de cette idée est une étape cruciale. Votre idée, vous pouvez la faire germer par une réflexion, par exemple, en arborescence. Vous pouvez, à ce titre, utiliser le logiciel Bubbl.us, qui vous aidera à construire votre arbre d’idées. Evidemment, si vous n’êtes pas à l’aise avec l’informatique, vous pouvez tout à fait construire cet arbre sur papier ou utiliser tout autre moyen pour rassembler vos idées, comme un tableau, des fiches, etc. Une fois votre idée trouvée, passez à la rédaction d’un résumé de votre histoire : le Pitch.

Le Pitch et le plan

En une page, dans votre Pitch, nous devons retrouver les éléments suivants : la situation initiale, les actions principales (les drames qui jalonnent votre histoire) et la résolution. C’est un texte de base qui doit permettre de savoir où vous allez. Vous pouvez ensuite vous en inspirer pour rédiger le plan.

Pendant longtemps j’ai été réfractaire au plan qui me rappelait trop l’école. J’y suis revenue depuis. Ne vous méprenez pas. Des auteurs chevronnés vous diront qu’ils ne font pas de plan. Faux, archi-faux. La force de l’habitude, sans doute, qui leur fait oublier leurs plans. Soyons clair : sur la durée, impossible d’écrire un roman sans plan.

Le plan est un synopsis détaillé de dix/quinze pages à partir de la rédaction de votre Pitch. Vous pouvez aussi, si vous préférez, découper votre histoire en chapitres. D’ailleurs, votre plan n’est pas figé. Au fur et à mesure de l’écriture, vous pouvez y revenir, le remanier, ôter des idées, en insérer de nouvelles. Ensuite, rédigez les fiches de vos personnages.

Les fiches personnages

Ce qui rend les personnages intéressants, c’est leur vraisemblance. Il n’existe pas d’histoire sans personnages. Dans ces conditions, vous devez les rendre vivants en les incarnant. D’où l’importance d’établir des fiches personnages avec pour chacun d’entre eux leurs histoires, leurs qualités, leurs défauts, etc. Ils s’incarnent également à travers leurs contradictions et leurs rapports aux autres, dans les conflits, les dialogues et en fonction de leurs aspirations. Afin qu’ils acquièrent de la consistance et deviennent attachants pour le lecteur, nous devons retrouver dans la construction de nos personnages au moins quatre de ces aspects essentiels :

– Leurs histoires

– Leurs failles

– Leurs aspirations

– Leurs leçons de vie

N’oubliez pas toutefois de leur donner une apparence physique, un âge, et insérez-les ou pas dans des relations sociales.

 

 

L’environnement

Notre histoire se détermine aussi par l’environnement dans lequel nous plaçons nos personnages. Les lieux peuvent aussi devenir des personnages à part entière. Toutefois, ils créent une ambiance qui ajoute du suspense, de l’intrigue à l’histoire. De nos jours, avec Internet, il est plus facile de créer des environnements. Mais rien de tel que de se déplacer pour s’immerger dans un décor, un paysage. Ensuite, vous pouvez laisser libre court à votre imagination en inventant des ambiances à partir de souvenirs de lieux multiples. A vous de voir.

Le premier jet

D’abord, et je ne le conseillerai jamais assez, trouvez un endroit propice à l’écriture, un endroit qui vous convient, dans lequel vous vous sentez à l’aise ; et installez une routine d’écriture – une heure quotidienne par exemple. Ensuite, apurez-vous sur toute la phase préparatoire de votre roman pour laisser libre court à votre imagination. Paradoxalement, vous devez partir de votre structure tout en lâchant prise, en ne vous bridant pas dans l’écriture. Faîtes confiance à votre instinct. C’est votre instinct qui vous indiquera aussi que votre premier jet est terminé.

La réécriture et le polissage

La réécriture ne signifie pas tout réécrire. Cela serait trop long et laborieux. Réécrivez en vous penchant sur les différents aspects de votre roman. Par exemple, attachez-vous en particulier à la cohérence du récit, aux personnages, à l’intrigue, aux dialogues, à l’atmosphère… Limitez-vous à pas plus de cinq réécritures. Sinon, vous n’en finirez jamais.

Enfin, polissez votre roman en vous attachant aux corrections de style, d’orthographe et de grammaire. A ce titre, utilisez et abusez des dictionnaires mis à votre disposition. A ce stade, vous pouvez faire lire votre roman…

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